à propos de madame Aba Gayle
Aba Gayle, américaine, raconte : "En 1980, j’ai reçu un coup de fil à mon bureau m’annonçant que ma fille de dix-neuf ans, Catherine, avait été assassinée. Elle se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment quand un ancien camarade de son ex-fiancé était venu pour tuer celui-ci."
Douglas, puisque c’est le nom du meurtrier, un jeune homme
pris d’un coup de folie, fût arrêté et condamné à mort. "Perdre un enfant,
c’est comme perdre un bras ou une jambe. Pendant huit années, j’ai vécu dans un
sentiment de colère terrible : quelqu’un devait payer pour ma fille. Puis, j’ai
commencé à aller à l’église pour accompagner ma mère et j’ai pris des cours sur
différentes religions. Un jour, on nous a montré une vidéo où un homme, juif,
expliquait qu’il avait pardonné aux Allemands et même aux personnes chargées
des exécutions dans les camps. Alors, je me suis dit : si lui peut pardonner
cela, je le peux, moi aussi. Il m’a fallu du temps et, en 1992, j’ai écrit une
lettre à Douglas où je lui racontais combien nous aimions Catherine, la perte
que représentait sa disparition... Le simple fait de poster la lettre m’a
instantanément guérie de tout le chagrin que j’éprouvais depuis des
années."
Aba Gayle ira voir Douglas en prison, et découvrira un homme
bourré de remords, prêt "à échanger sa vie contre celle de
Catherine".