Pourquoi se mobiliser contre la peine de mort en Afrique?
Lorsqu’on parle de la peine de mort, on évoque généralement le cas des États-Unis, de
Hélas, la justice fonctionne tellement mal en Afrique que les
citoyens – notamment les plus pauvres – se font souvent justice eux-mêmes. Cela prend
la forme de lynchages : dans de nombreux pays, si quelqu’un commet un crime
dans un lieu public, il est pourchassé et passé à tabac, parfois jusqu’à
la mort.
La lutte contre ce phénomène passe beaucoup par la sensibilisation
de l’opinion publique, en expliquant qu’il y a un système judiciaire et que
l’on doit y avoir recours. Hélas l’exemple vient de l’État lui-même puisque, dans de
nombreux pays du continent, des membres des forces de l’ordre exécutent
ouvertement des « bandits », dans une parfaite impunité.
Seuls trois pays ont procédé à des exécutions en 2004 : le Soudan,
En outre, plus d’une vingtaine de pays ont aboli la peine de mort
de facto, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas supprimé la peine de mort de leur
code pénal, mais n’exécutent plus de condamnés depuis plus de dix ans.
Pour beaucoup d’États africains, et notamment la vingtaine de pays
qui n’exécutent plus ou qui pratiquent un moratoire depuis dix ans et plus, ce ne
serait pas très compliqué d’abolir, par exemple en ratifiant le deuxième
protocole au Pacte des droits civils et politiques. »
RECUEILLI PAR LAURENT D’ERSU
Article parue dans le journal LaCroix du 10 octobre 2005